Ce visage sombre, on peut y discerner un vide intense, d'une profondeur atteignant l'âme corrompue...
Cette âme, un jour a été bonne. D'autres jours suivront, en cet interminable temps maussade, qui causeront la mort du peu de bonté qu'on peut trouver en l'être humain. On retrouve ce jour, dans ce portrait et ses actes infâmes, les atrocités qu'il a dû subir en ses jeunes âges...
J'imagine cet enfant, si sage, si doux, dont le visage s'illumine à rêver de découvertes. Des yeux étincelants qui ne deviennent que traces d'humidité. Un regard plein d'une eau qui ne peut se contenir par la pression de sa quantité. S'en échappe chaque jour de gigantesques larmes reflétant la souffrance qu'il endure.
Quand bien même il met fin à cet enfer, le feu continue et continuera toujours de brûler en lui. Le monde devient ténèbres, perd ses couleurs, le plonge dans le néant d'une misère psychologique sans fin. Il ne reste de cet être, un jour espoir de bienveillance, que la haine envers tous autres pouvant lui rappeler les auteurs des injustices qu'il a vécues lui-même...
Il devient l'enfer de ces innocents sans une once de compassion. Alors que personne n'est mieux placé pour comprendre la douleur qu'il cause à son tour, comme si sa peine valait plus que la leur. Sa colère ; tellement violente qu'elle ne laisse pas la moindre place à sa tristesse et à un regard compréhensif.
Alors, ses victimes pourraient à leur tour devenir assaillants. Brisées mais encore en vie, leur entité éclaboussée par le sang versé. Elles frappent de leurs paroles vindicatives et se trompent d'auditeur ; les brutes ne pouvant pas s'adresser à leur précédent tortionnaire.
Elles subiront l'affront du mépris de toutes ces personnes qui jamais ne comprendront le chemin qu'ils ont pu traverser... Certaines n'auront jamais de leur vécu connu l'amour d'autrui envers elles, la bienveillance dont elles-mêmes n'ont ensuite jamais pu faire preuve.
Un triste destin pour ces individus qui ne naissent pas mauvais mais le deviennent. À qui la vie n'a rien donné, pas même la moindre chance. Qui les aura détruits, leur apprenant à faire de même à autrui.
Dès lors, ils ne sont plus qu'abjects personnages. N'inspirant que cruauté et dégoût. On ne peut pardonner mais néanmoins comprendre car nous tous, nous pourrions nous retrouver à la place de l'affreux, bien qu'il soit difficile de nous l'imaginer.
Êtres faibles et nuisibles que nous sommes. Il faudra bien un jour ouvrir les yeux sur ce qui nous anime, qu'on peut retrouver au fond de chacun de nous, une infamité, erreur de la nature.